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LES RéFLEXES ARCHAïQUES

  • Photo du rédacteur: Bénédicte Lhuillier
    Bénédicte Lhuillier
  • 3 déc. 2023
  • 2 min de lecture

Il y a une dizaine d’années, les neurosciences ont permis de comprendre comment le système nerveux et le développement psychomoteur se mettaient en place dès la conception pour être en partie fonctionnels à la naissance : la nature nous a doté d’un programme inné de développement : les réflexes primitifs encore appelé réflexes archaïques.

Ces réflexes permettent initialement la survie pendant la vie fœtale (milieu aquatique et a-‐gravitaire) puis l’adaptation à un milieu différent (aérien et soumis à la gravité) à la naissance. Ils conditionnent aussi la mise en fonction des yeux et de la langue qui sont pour le nourrisson les deux sources principales du développement psychomoteur : les yeux pour la découverte de l’environnement, la langue pour ses fonctions d’alimentation et de communication. C’est aussi à partir de ces réflexes archaïques que vont se développer nos capacités émotionnelles, motrices et cognitives, en attendant la maturité du cerveau.

Le cerveau prendra alors les commandes : les mouvements réflexes, involontaires, stéréotypés seront remplacés par des mouvements volontaires, orientés vers un but. Les réflexes archaïques ayant assuré leurs fonctions se mettent en sommeil. Ils sont donc notre équipement neurologique de base.

Si pour une raison quelconque, ces réflexes n’apparaissent pas ou sont perturbés dans leurs fonctions ou encore ne disparaissent pas une fois leur rôle accompli, ils peuvent être à l’origine de perturbations touchant l’un ou plusieurs de nos trois pôles : émotionnel, moteur ou cognitif avec pour conséquences l’apparition de troubles de l’apprentissage, dyslexie, hyperactivité, dysperception, fatigue, difficultés scolaires, dyslexie, dyspraxie, troubles attentionnels, difficultés de mémorisation de concentration, agitations, peurs, angoisses, phobies, cauchemars, troubles de la posture, maladresse, manque d’aptitude aux activités sportives, infections à répétitions (problèmes ORL chroniques : sinusite, rhinopharyngite, otite)

Près de 70 réflexes primitifs ont été mis en évidence. Ils apparaissent pour la plupart pendant la vie fœtale et selon une chronologie précise. Nous connaissons désormais le rôle de chacun mais surtout, nous pouvons en faire le diagnostic et le traitement.


Dès notre conception, nous sommes dotés d’un programme de développement neuro­‐sensori­‐moteur appelé Réflexe Archaïque, pour nous adapter à l’environnement en développant nos capacités motrices, sensorielles, cognitives et émotionnelles.

Un réflexe est une réaction motrice stéréotypée, rapide, et involontaire, en réponse à une stimulation déterminée. Lorsque l’enfant vient au monde, il ne dispose pour vivre que d’un répertoire limité de mouvements instinctifs, nommés réflexes archaïques ou primitifs.

Chaque réflexe développe :

  • Une aptitude motrice et musculaire précise

  • Les connexions neuronales nécessaires à l’exécution d’un mouvement

  • La coordination sensori-­motrice permettant l’intégration d’un mouvement acquis à l’ensemble du corps (schème de base)

Le rôle de nos réflexes :

  • Nous protéger : réflexe de paralysie par la peur ou réflexe de retrait, réflexe de parachute

  • Nous nourrir : réflexe de succion, de fouissement, de déglutition

  • Nous mouvoir : réflexe de Babinski, de reptation

  • Nous coordonner : réflexe tonique asymétrique du cou, d’agrippement


Qu’elles vont être les conditions d’une bonne ou moins bonne intégration de ces RA ?

En cas de problème dans notre développement, ces réflexes primitifs peuvent se mettre à dysfonctionner de différentes manières : Ils peuvent devenir hyper­‐actifs / hypo­‐actifs / a‐réflexifs (en cas de lésion cérébrale). Le RA va être persistant au lieu de s’inhiber et empêcher la bonne mise en place de compétences au niveau corporel, émotionnel, relationnel ou encore cognitif.



Les périodes clés

1. La vie fœtale : développement de fonctions motrices, sensorielles, kinésthésiques (proprioceptive et vestibulaire) / mouvements coordonnés (suce pouce, se retourne, joue avec son cordon) / réflexe de peur

En conséquence, plus une grossesse va bien être vécue et harmonieuse, plus l’enfant aura de chances que ses RA soient bien et plus rapidement intégrés. La future maman est à l’aise dans son corps, elle peut bien respirer, elle peut bien bouger, de ce fait l’enfant aura plus de place dans le ventre de sa mère et sera déjà dans du mouvement. (L’intérêt d’être suivie et accompagnée en ostéopathie et en haptonomie). A contrario si la future maman doit rester aliter pour des raisons médicales, l’enfant va alors manquer de stimulations. Il faut cependant garder à l’esprit qu’il vaut mieux un enfant né à terme avec un retard de maturation et d’intégration des RA, qu’un risque de fausse couche, ou qu’un accouchement prématuré.

Du coté de l’émotionnel de la maman si elle est en état de stress chronique/répété, elle va générer la production de cortisol et d’adrénaline, ce qui aura pour répercution un mauvais développement du système nerveux du fœtus et des conséquences sur l’intégration des RA. (Grossesse non désirée, abandon du papa, amniocentèse, décès d’un parent proche, perte d’un jumeau…)

2. L’accouchement et l’heure qui suit accouchement : position tête en bas, descente, progression dans le canal utérin, expulsion, 1ère respiration, reptation vers le sein, fouissement et succion, rencontre avec la gravité

Lors de l’accouchement, il faut avoir bien à l’esprit que son bébé est actif. Plus un accouchement sera naturel, c’est à dire moins interventionniste, plus l’enfant va pouvoir intégrer ses RA (RTL, Galant, Perez, RTAC, Moro). Toutefois il vaut mieux un enfant vivant et en bonne santé avec quelques RA non intégrés s’il y a besoin de soins médicaux spécifiques, qu’un quelconque risque pour le bébé ou la mère. Mais si la future maman a le choix il faut qu’elle puisse bouger, danser, sauter, se positionner comme elle le souhaite pour favoriser la descente du fœtus, pour des raisons de mécaniques obstétricales optimales mais aussi pour une intégration des RA, car l’enfant va lui aussi devoir bouger et s’adapter. Les césariennes dites de conforts sont donc à éviter, pour la mère mais aussi pour l’enfant, car elles ne permettent pas la stimulation des RA. La souffrance fœtale, un accouchement par le siège, un accouchement déclenché par l’injection d’ocytocine, la péridurale, l’utilisation de forceps, ventouse, spatules, tous ceci va perturber/annuler l’intégration de certains RA.

Une fois la naissance opérée, les RA dits « post nataux » vont se mettre en place dans l’heure qui suit : Galant, Perez, RTL, grasping palmaire et plantaire, babkin, fouissement, succion. De plus le nouveau née va sentir/toucher pour 1ere fois, ouvrir ses yeux, entendre, ramper, l’hormone ocytocine va être sécrétée (c’est l’hormone de l’attachement). Il est donc primordial de privilégier ce moment là car il a été établit des conséquences sur la vie à l’adolescence et à l’âge adulte. Sauf si des raisons médicales sont évidemment nécessaires, sinon il faut respecter ce temps d’accueil et de découverte

3. La première année de vie : adaptation à la force de gravité, installations des schèmes de base, intégration des RA = passage de mouvements réflexes innés aux mouvements acquis, orientés vers un but. Les RA vont aider le bébé à s’adapter à son nouvel environnement, lui permettre de se nourrir, de s’adapter et réagir à la gravité (d’avoir le contrôle du maintien de sa tête, se tenir assis, ramper, effectuer le 4 pattes, et la marche). La plupart des RA nous aide à faire face à la gravité. En résumé il existe donc deux groupes de RA :

  • Ceux liés à la survie

  • Ceux liés à l’alimentation

Toutes les stimulations pendant la 1ère année vont aider à leur maturation, d’où la nécessité de les laisser bouger pour découvrir le monde. Les professionnels de la petite enfance parlent de motricité libre. Et pour permettre cette dernière il faut : -­‐ Une sécurité physique, sécurité de son environnement -­‐ Une sécurité dans son environnement émotionnel -­‐ Une sécurité cognitive, c’est à dire qu’il faut lui laisser un espace d’exploration (toucher, bouger)

Le bébé, l’enfant, va chercher à explorer le monde, et c’est à travers le mouvement que l’enfant apprend. Cette notion fondamentale du mouvement est valable toute notre vie. En effet, chez les personnes âgées, qui ont tendance à moins utiliser/solliciter leur cerveau et leur corps, les RA se désintègrent petit à petit par dégénérescence neuronale également. Le corps et l’esprit ne sont pas séparés. D’ou l’importance pour elles de continuer à être actives intellectuellement et physiquement.

Qu'elles sont les causes d'une "Désintégration"?


Même si la période de la naissance et de la petite enfance ont permis un apprentissage optimal, et une bonne intégration des RA, de part la motricité libre, et une sécurité affective ; le déroulement de notre vie peut faire réapparaître nos RA. Ce n’est pas tout ou rien, j’ai acquis et c’est intégré à vie. En effet dès que l’on va être en situation de stress les réflexes primitifs peuvent réapparaître. Donc des traumatismes de la petite enfance tels qu’un décès de personnes proches, les séparations suite à des hospitalisations, les maladies, les interventions chirurgicales, les difficultés d’alimentation, les vaccinations pour certains, les traitements médicamenteux, des événements scolaires… vont pourvoir également perturber/retarder l’intégration des RA, ou bien en réactiver certains précédemment correctement intégrés.

Les causes de désintégration chez l’enfant, l’adulte, ou les personnes âgées sont dues au :

  • Stress corporel/physique : par manque de mouvement, mauvaise posture, travail répétitif, traumatisme (chutes, accidents, agressions), sédentarité…

  • Stress émotionnel : insécurité, fuite/peur, colère/lutte, inhibition d’action…

  • Stress cognitif : par exemple lorsque l’on doit apprendre avec notre propre rythme et qu’on ne nous le permet pas (parents sur le dos lors des devoirs, pressions scolaires, école/enseignants avec méthodes d’apprentissage non adaptés)

Réflexes primitifs et asymétries d’intégration : asymétries posturales ?

Un réflexe peut être intégré partiellement ou de façon asymétrique. Ce n’est pas la loi du tout ou rien, c’est-à-dire 100% ou 0% d’intégration. Il appartient au thérapeute d’évaluer le pourcentage d’intégration en fonction des signes cliniques et des tests afin de pouvoir suivre l’évolution au fur et à mesure du traitement.

Certains réflexes sont par nature bilatéraux, par exemple les réflexes des mains ou des pieds mais aussi le réflexe tonique asymétrique du cou, le réflexe de Galant… L’intégration peut être réalisée de façon asymétrique, plus d’un côté que de l’autre.

Lorsqu’un RA est intégré de façon asymétrique, il peut entraîner une asymétrie tonique posturale qui ne pourra pas être traitée par les traitements posturaux classiques. Il s’agit en particulier du réflexe tonique asymétrique du cou, du réflexe de Galant et du réflexe de Babinski. Ils peuvent être responsables de l’apparition d’une vraie jambe courte et sont à minima des facteurs d’aggravation d’une scoliose. De plus une mauvaise intégration des réflexes qui codent l’oculomotricité peut entrainer un défaut de convergence qui ne pourra pas être traité par les traitements habituels qu’ils s’agissent d’orthoptie ou de prismes posturaux.

Quelles répercutions concrètes et quotidiennes existent-­‐ils quand les RA ne sont pas intégrés ?


Chez Le Bébé

On observe rapidement un défaut de tonus : hypotonie ou hypertonie neuro­‐musculaire, un retard psychomoteur (position assise, ramper, 4 pattes, la marche, apparition du langage), seuil au stress très bas, émotivité excessive, tombe souvent, marche sur la pointe des pieds, sensible à la lumière/au bruit/chatouilles/odeurs.

Chez l'enfant

  • Troubles spécifiques de l’apprentissage, retard d’apparition de la parole, dyslexie, dysgraphies, difficulté de mémorisation et de concentration,

  • troubles du comportement : manque de confiance, enfant agité /« hyperactif », seuil au stress très bas, émotivité excessive, pleurs fréquents, sensible à la lumière/au bruit/chatouilles/odeurs, réfractaire au changement, peurs, phobies, cauchemars ou terreur nocturne, énurésie, fatigabilité, dépendance, mutisme, timidité, ronge ses ongles, suce son pouce

  • problèmes ORL chroniques, ronflements, apnée du sommei

  • migraines, céphalées

  • trouble alimentaire, dyspraxie linguale, syncinésie (= mouvement parasite de la langue, de la bouche, de la mâchoire, des lèvres)

  • trouble de l’équilibre, enfant qui se cogne souvent, défaut de convergence oculaire, gêne visuelle, mal des transports, trouble de la coordination

  • maladresse, enfant mauvais en sport, mauvaise coordination, difficulté à faire du vélo, à jouer avec une balle, difficulté pour monter/descendre d’un escalier/échelle, tombe souvent, fatigue à la marche, genoux qui frottent, douleurs aux jambes

  • trouble de la posture, attitude scoliotique, marche sur la pointe des pieds, inégalité de longueur des membres inférieurs, bascule de bassin, pieds valgus/varu

Chez l'adulte

  • troubles émotionnels, seuil au stress très bas, phobies,

  • troubles de la mémorisation, de la concentration, de la coordination

  • troubles du comportement : manque de confiance, émotivité excessive, sensible à la lumière/au bruit/chatouilles/odeurs, réfractaire au changement, personne anxieuse, névrose, phobie, dépendance, bégaiement, timidité, fatigabilité, bruxisme, cauchemar, burn-­‐out

  • omigraines, céphalées, acouphènes

  • trouble alimentaire, boulimie, tabagisme

  • trouble de l’équilibre, enfant qui se cogne souvent, défaut de convergence oculaire, gêne visuelle, mal des transports, trouble de la coordination

  • dyspraxie linguale, syncinésie (= mouvement parasite de la langue, de la bouche, de la mâchoire, des lèvres), trouble de la digestion

  • trouble de la posture, hypotonie-­‐hypertonie des chaines musculaires, défaut de convergence, bascule du bassin, inégalité de longueur de membre inférieur, douleurs rachidiennes, attitude scoliotique, scoliose, tendinites des membres inférieurs et supérieurs, orteils en griffes, pied valgus/varus …

  • trouble de l’équilibre instabilité, vertiges, mal des transports

  • chronicité de certains symptômes : tendinopathies, contracture, déchirure musculaire, cervicalgie, dorsalgie, lombalgie, canal carpien, douleur mâchoire, névralgie cervico-­‐brachiale,…

Les outils d'intégration :

Quels sont les techniques/outils pour normaliser ces RA ?

  • Mouvements rythmiques : mouvements naturels doux qui rappellent les mouvements du bébé in utero (selon les travaux de Linde et Blomberg)

  • Arkagym : un RA actif a des effets parasites sur la contraction des chaines musculaires èè conséquences posturales+++, normalisation du réflexe par une approche en kinésiologie et intégration sensoriel (Dany Dussautoir)

  • Techniques myotensives isométrique et d’intégration sensorielles et sensori-­‐motrices (Svetlana Masgutova, Paul Langdon, Bénédicte Cazals), exercices de contractions/relâchement musculaires sur les schèmes moteurs à travailler, méthode de lissage associée des zones corporels correspondantes

  • Des activités de rééducations kinéstésiques simples, des jeux d’équilibre, de ballons, de sacs de riz èè les approches en Brain Gym et psychomotricité

  • Auriculomédecine (encore à l’essai par le Dr Bernard Bricot)

Conseil pour les parents
  • Privilégier lors des phases d’éveil la position sur le ventre, et jouer sur les tapis d’éveil

  • Éviter les maxi-­cosys

  • Bercer son enfant

  • Interdire les youpalas

  • Éviter les parcs fermés et mettre en place des « environnements adaptés » ou la motricité libre lui permettra de satisfaire son besoin d’exploration, sa curiosité, le développement cognitif et d’élaborer des stratégies motrices

  • Éviter les lumières trop vives jusqu’à 3 mois

  • Alterner la position de la tête à droite et à gauche quand il dort

  • Si le bébé n’a pas d’allaitement maternel, penser à alterner la position lors de la prise du biberon

  • Eviter les chaussures à voute plantaire interne ou avec amortisseur

  • Privilégier la marche pied nu à la maison

  • Pratiquer un bilan ophtalmologique ou orthoptique au 8ème mois

  • Masser régulièrement son bébé, son enfant

Pour aller plus loin









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